tag:blogger.com,1999:blog-62922324003466083.post5094609126984701685..comments2020-01-23T12:04:22.595+01:00Comments on Barbara.Blay : Le Fundraising ne doit pas se baser sur l’exploitation de stéreotypes: le cas de la campagne “Radi-Aid, Africa for Norway”Anonymoushttp://www.blogger.com/profile/08149581455961026781noreply@blogger.comBlogger1125tag:blogger.com,1999:blog-62922324003466083.post-63292543561414361172012-11-23T15:55:23.526+01:002012-11-23T15:55:23.526+01:00Le billet qui suit a été publié il y a quelques an...Le billet qui suit a été publié il y a quelques années à Genève, là-même où s'épanouissent certaines des séquelles (trop) présentables du phénomène décrit ci-dessoous. J'y souscris pour ma part. <br /><br />La belle vie dans une colonie humanitaire <br />(Arnaud Dubus) <br /><br />«L'hygiène orale est une condition de la propreté.» «Ne discriminez pas les malades mentaux.» «Les femmes ont un rôle essentiel dans la gestion de l'eau.» Ce sont quelques-unes des dizaines de banderoles qui flottent sur les avenues ombragées de Phnom Penh. En anglais et en khmer, les Cambodgiens se voient asséner à tous les coins de rues les bons conseils signés de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ou de l'une ou l'autre des ONG parmi la myriade d'associations bien intentionnées qui fourmillent dans les rues de la capitale et jusque dans le moindre recoin du pays. <br /><br />A Ban Long, bourg perdu et poussiéreux de la province de Ratanakiri, près de la frontière vietnamienne, une dizaine de représentants d'ONG se retrouvent tous les midis à «l'American restaurant» pour «garder le contact». Un jeune New-Yorkais s'occupe de la protection des oiseaux. Une Australienne fraîchement débarquée de Sydney tente d'expliquer aux tribus montagnardes de la province, qui sont pour la plupart et depuis des siècles de type matriarcal, qu'il faut placer «la femme au centre du développement». Des dizaines «d'experts» étrangers sont ainsi employés au sein des ministères cambodgiens tout en étant rémunérés par les donateurs occidentaux. Leurs salaires engloutissent une part significative du budget national. <br /><br />Le charme provincial de Phnom Penh est coloré par le passage incessant de 4x4, arborant des sigles compliqués, qui fendent la foule des miséreux dans les rues défoncées. Phnom Penh a l'allure d'un camp de réfugiés. Les «expats» se retrouvent le soir en terrasse au bord du fleuve Tonle Sap pour déguster mets chinois et vins français à des prix exceptionnellement bon marché pour la région. Incontestablement, certains font un travail indispensable, comme ceux qui tentent d'entraver la déforestation accélérée du pays par des firmes taïwanaise ou malaisienne sans scrupule. <br /><br />Cette recolonisation du Cambodge par les organisations humanitaires pose néanmoins des questions. Les missions humanitaires ne sont-elles pas parfois devenues le moyen pour certains de s'aménager une vie confortable dans un cadre exotique? Qui des organisations humanitaires occidentales ou du Cambodge a le plus besoin de l'autre? La bonne conscience humanitaire est-elle si différente de la «mission civilisatrice» des colonisateurs d'hier? Anonymoushttps://www.blogger.com/profile/15764766163440670686noreply@blogger.com