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Sunday, October 30, 2011

L’ afrodescendance et le droit à la diversité culturelle, le cas péruvien


« Divers de traits, de costume, de coutumes, de langue;
mais au fond des yeux la même mélopée de souffrances
à l’ombre des longs cils fiévreux. » Léopold Sedar Senghor.
Au cours de l’année 2011, dédiée aux Afro descendants, un livre de contes recueille la tradition orale de nos grands parents afro-péruviens.
  
Environ 200 millions de personnes qui s’identifient comme descendants Africains, vivent sur le continent américain. Des millions d’autres vivent dans le monde hors du continent africain. En proclamant cette Année Afro, la communauté internationale reconnaît que les afro descendants représentent une partie bien définie de la société, dont les droits doivent être promus et protégés, reconait L’Alliance française de Carthagène, principal port de commerce négrier dans l’époche du colonialisme.

Contes oubliés de nos ancêtres africains


Le débat sur les afro-descendants a été injustement négligé dans l'histoire culturelle du Pérou. Grâce à la récupération des traditions orales, nous pouvons maintenant connaître ces histoires, occultées pendant des générations. La raison de cette absence a pu être la volonté d’oublier le crime commis contre la population africaine pendant l’eclavage.

Cecilia Granadino
Actrice et écrivain, Cecilia Granadino a publié « 101 histoires africaines de nos grands-parents» qui suit d’autres livres de contes recueillis à partir des traditions orales des différentes communautés du Pérou. Dans une interview, Cecilia Granadino explique que l'une de ses motivations pour s'aventurer dans la collecte de l'histoire afro-péruvienne était une préoccupation qu'elle avait eue dans sa petite enfance : dans sa ville natale, Huaral, les gens de descendance africaine prédominent (cette région côtière du Pérou a été entouré par les exploitations agricoles, tels que Aucallama nord de 60 km de Lima où la plupart de la population était une population noire venu pour travailler comme esclaves dans les plantations), mais "la culture africaine” est invisible dans la culture transmise dans les écoles. "Dans la littérature pour enfants moderne, il n’y avait pas de place pour les rois ou princesses noires” : tous les personages principaux étaient plus ou moins occidentalisés, aspect qui  contradisait, et continue à contredire la diversité réelle du pays.

Selon l'étude "Au-delà des moyennes, des afro-descendants en Amérique latine. La pauvreté, la discrimination sociale et l'identité. Le cas de la population d’origine africaine au Pérou " (Más allá de los promedios, Afrodescendientes en América Latina. Pobreza, discriminación social e identidad. El caso de la población afrodecendiente en el Perú ) publié en 2006 par la Banque mondiale, les descendants africains représentent entre 1% et 9% de la population du Pérou (sans prendre en compte les différents métissages produits au fil du temps). Selon la Banque Mondiale « il y existe peu d'études sur la situation et des conditions de vie de ce groupe ethnique », malgré le consensus qui prévaut parmi les spécialistes sur le fait que les Afrodescendants ont eu une signification et un rôle important dans le développement économique, social et culturel.

Une des  contributions africaines est la cosmologie et la philosophie, qui a malheureusement été «rayée de la carte» selon les mots de Cecilia Granadino. L'ignorance ou l'omission de la richesse africaine aurait pu être un prétexte pour éviter le débat concernant l'esclavage et la criminalité commise contre cette population dans l'ère coloniale.

 On a le droit à la diversité culturelle

La préservation des traditions orales est un des points fondamentaux, selon l’UNESCO,  pour préserver et défendre la diversité culturelle, problème persistant dans plusieurs sociétés d'Amérique latine.
Selon le rapport «Investir dans la diversité culturelle et le dialogue interculturel» (« Invertir en la diversidad cultural y el diálogo intercultural »), les tensions culturelles ont souvent une étroite relation  avec des interprétations contradictoires des événements du passé et avec les conflits de valeurs. Ces tensions (comme celle qui concerne la mémoire de l'esclavage) peuvent devenir une force pour encourager la cohésion sociale et l'intégration de la diversité. À cet égard, le dialogue et la récupération d'une partie de l'histoire à travers la tradition orale  joue un rôle très important.

Vidéo Susana Baca tells the Guardian
she wants to fight for a fairer Peru
 
Le portail Otramérica a également publié «L'heure de l’afrodescendance » (la hora de los afrodescendientes), une série d’articles sur les afro-descendants en Amérique latine à l'initiative d’IEPALA (Institut d’études politiques pour Amérique Latine et Afrique) pour que "l’africanité de l’Amérique latine devienne connue dans toutes ses dimensions. "

Le Guardian, de son coté à interviewé la ministre de la culture au Pérou. Dans l’article  «La chanteusse qui devint la première ministre noire »  (Susana Baca: the singer who became Peru's first black cabinet minister) elle a déclaré pour le journal britanique que la discrimination qu’elle a vecu dans sa jeunesse est toujours présente. À travers la récente création de l'Observatoire national de la discrimination ethniques et l’exclusion, l'un des objectifs est de mettre fin à la discrimination historique et à l'exclusion des peuples autochtones et afro-péruviens, pour promouvoir le respect, l'égalité, les droits et la dignité .

 

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